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Ora aikido aïkido traditionnel du japon
Ora aikido

Trop d'questions ?

  • ChatGPT...

    Voici que ces derniers mois, la toile et autres sphères humaines s'enflamment. L'outil d'Intelligence Artificielle devient, d'apparence tout au moins, une entité à part entière. A tel point que certains grands noms du monde de demain s'inquiètent publiquement, et demandent une pause dans la recherche du développement de cette IA.

    Il est clair qu'un grand changement est à venir. Et qu'un grand nombre d'activités physiques et intellectuelles va être transféré de nous à la machine. En tout cas, dans l'éventualité que l'IA fasse demain partie de notre quotidien, c'est ainsi que la vie risque de se trouver façonnée. Pour le meilleur et pour le pire, comme d'habitude.

    Ceci étant, en observant mon expérience de la pratique de l'aïkido en tant que discipline, et mes questionnements existentiels personnels qui s'y associent, je sais qu'il y a une chose que ChatGPT ne pourra jamais faire à ma place. Celle d'offrir au monde la meilleure version de moi-même.

    Personne d'autre que moi-même peut guérir mes blessures et mes manques.

    Personne d'autre que moi-même peut cultiver mon jardin intérieur.

    Personne d'autre que moi-même peut lever les ombres qui obscurcissent mon cœur. 

    Personne d'autre que moi-même peut aimer et protéger mon enfant intérieur. 

    Personne d'autre que moi-même peut emprunter ce chemin. 

    Et l'aïkido est un magnifique et puissant outil au service de toutes ces belles et passionnantes découvertes.

    Quelle joie d'être sur cette voie et merci à tous mes Senseï, professeurs et ami-es qui me guident. 

     

  • 初心 Shoshin, l'esprit du débutant

    Les arts martiaux japonais sont intimement liés au Bouddhisme, au Shintoïsme, et dans une moindre mesure au Taoïsme et au Confucianisme. Un des concepts hérités du Bouddhisme est celui de shoshin, l'esprit du débutant.
    Shoshin consiste à avoir l'attitude et l'état d'esprit de quelqu'un qui s'engage dans une pratique pour la première fois. Une attitude faite d'enthousiasme, de modestie, d'humilité et d'absence de préconceptions.

    Shoshin est très souvent illustré par une histoire de sagesse mettant aux prises un maître de zen et un étudiant. Il en existe plusieurs versions mais l'essence est celle-ci:

    Un célèbre maître de zen reçoit un jour la visite d'un homme qui déclare vouloir étudier avec lui. Le maître l'invite à boire le thé pendant que le visiteur lui expose son passé, lui décrit son cheminement spirituel, ses découvertes, ses réflexions et nomme les maîtres qu'il a côtoyés.

    Le maître écoute patiemment et recommence à lui verser du thé dans sa tasse déjà pleine. Celle-ci se remplit à ras bord et finit par déborder, le thé coulant tout autour. L'élève s'écrit alors "Que faites-vous?! Ma tasse est déjà pleine!".

    Et le maître lui répond "Comment voulez-vous qu'un enseignement pénètre votre esprit alors qu'il est déjà plein comme cette tasse?"

    Dans cette époque de rentrée il y aura comme chaque année dans tous les dojos d'anciens élèves qui reviendront et de nouveaux élèves qui arriveront. Il n'est pas facile même pour un débutant d'avoir le shoshin. Mais c'est encore plus difficile pour un ancien.Un débutant arrive souvent avec des préconceptions liées à ce qu'on lui a raconté, ce qu'il a pu lire ou voir sur la voie dans laquelle il s'engage. A une époque où nous croulons sous les informations superficielles il aura des attentes et une vision de ce qu'il va étudier et de la façon dont se déroulera son apprentissage. La situation sera d'ailleurs exacerbée s'il possède une précédente expérience martiale, ou pire encore un vécu dans la même discipline.Mais généralement un débutant se rend rapidement compte de l'écart qui sépare ce qu'il croyait deviner et ce qu'il découvre. Face à la réalité il décidera alors si il désire s'engager plus avant ou chercher un autre chemin.


    Pour un ancien retrouver le shoshin est extrêmement difficile mais encore plus indispensable à sa progression. Les années passant on se familiarise naturellement avec la discipline que l'on étudie. L'environnement du dojo, les techniques, les rituels de la pratique tels que les saluts deviennent une habitude. Et de l'habitude naissent des automatismes. Des automatismes qui nous permettent de pratiquer avec plus d'aisance et de facilité.
    Mais c'est aussi là que la progression cesse souvent brutalement. Et l'on met parfois des mois, des années à s'en rendre compte. Certains se complaisant à ce stade n'en prendront parfois même jamais conscience. Il y en a parmi les anciens que l'on retrouve dans tout dojo. Habiles et impressionnants au premier abord, ils sont souvent des modèles auxquels on s'identifie. Mais les suivre peut-être dangereux car ils sont bloqués à une étape et que leur compréhension reste limitée. L'ancien qui se remet en question et cherche est un meilleur modèle, même s'il peut être moins flamboyant au premier abord…

    L'aisance amène généralement l'orgueil. Et l'habitude nous amène en permanence à lier ce que l'on voit à ce que l'on connaît déjà. C'est la raison pour laquelle les élèves d'un maître sont souvent incapables de le suivre dans son évolution. Bloqués à une étape de sa pratique qu'ils maîtrisent ils ne saisissent pas les changements, le regardant aujourd'hui mais voyant ce qu'il faisait hier… Certains ne dépasseront jamais le stade de pratique qu'ils ont maîtrisé et continueront indéfiniment à peaufiner des techniques dans un travail intermédiaire sans passer à l'étape suivante.
    Beaucoup ont ralenti ou cessé leur pratique durant les vacances estivales. De retour au dojo le premier réflexe est généralement d'essayer de retrouver ses marques, ses sensations. Je crois au contraire que c'est l'occasion de rechercher en soi le shoshin, l'esprit du débutant.

    Il est difficile de se mettre en danger et l'homme cherche toujours la facilité et le confort. Imaginez que vous voyez pour la première fois le professeur ou l'expert qui est devant vous. Retrouvez l'attention que vous aviez lorsque vous avez commencé à pratiquer. Chassez toute pensée qui vous dira au premier geste que vous reconnaîtrez qu'il s'agit de telle ou telle technique. Luttez contre la croyance que vous savez faire. Oubliez ce que vous savez ou croyez savoir, et commencez cette nouvelle saison avec un esprit neuf et ouvert.
    En luttant contre notre orgueil et nos préconceptions au dojo, nous pouvons développer une attitude positive qui nous aidera dans chaque domaine de notre vie. C'est ainsi qu'un travail concret sur la technique amènera des changements dans notre cœur et notre esprit. Le shoshin développe un esprit vierge de préjugés et une attention aiguisée qui nous permettent de voir les leçons qui s'offrent à nous à chaque instant…

     

    Source : ??? Merci à David Stezycky de Senlis ASSETAÏ de l'avoir partagée

  • La peur

    • Pourquoi ce thème aujourd'hui. J'avais envie de partager quelque chose avec vous depuis un certains temps, et une discussion avec une amie m'a donné cette occasion. Le lien qui est fait avec la pratique de l'aïkido a découlé naturellement au cours de la conversation. C'est pour moi un éclairage nouveau que je souhaitais poser ici.
      La peur et l'angoisse sont deux émotions particulièrement répandues, autour de nous, en nous, chez nos proches, dans la vie sociale, les médias, la politique. A croire que tout est fait pour les entretenir. Déjà que l'être humain semble y être particulièrement sensible, quasiment tout ce qui nous entoure "paraît" fait pour les cultiver. De mon point de vue, "paraître" n'est plus le verbe qui convient.
      Tout débute par une nouvelle assez ordinaire ; cette amie quitte son travail. Cela faisait déjà un certain temps qu'elle ne s'y plaisait plus. A cela je réponds que c'est une bonne nouvelle, eu regard ce qu'elle en disait auparavant. Et j'ajoute : "Je t'envie presque".   ???     Je me vois logiquement de lui apporter une explication. Elle ne voit pas très bien ce qu'il y a d'enviable dans le fait de "quitter son travail" dans ces conditions. J'émettrais une nuance avec le fait de "le perdre".
      Cette situation, je pense que tout le monde l'a rencontrée ou la rencontrera un jour. Et cela a été mon cas plusieurs fois déjà dans ma vie. Je l'envisage encore alors que tout va bien. Et la sensation dont j'ai le souvenir est cette confiance que tout est devant soi...possible, nouveau, excitant, en devenir. Comme une renaissance. Un sentiment de liberté inouï. A cela, elle ajoute très naturellement..."de peur un peu aussi non? Car moi je n'ai rien vu de tout cela".
      C'est à cet instant que tout démarre en réalité. La peur. Ce sentiment est tout à fait normal et sain jusqu'à un certain point. Mais ce doit être une bonne occasion de se rendre compte que nos  peurs n'ont pas de bases réelles. Si je ne me trompe pas, elles n'ont pour terreau que des suppositions négatives qui n'existent pas ou des expériences qui appartiennent au passé. Je lui rappelle un voyage que nous avions effectué ensemble en Norvège, et je lui demande si elle se souvenait avoir eu peur une fois. "Oui, une fois". Lorsque le vent soufflait très fort et que la tente "semblait" pouvoir s'envoler. Je me souviens pour ma part que j'ai dormi profondément ce soir là. L'une de mes meilleures nuits. Alors je me permets de lui faire noter que sa peur avait une raison réelle et instantanée. Elle avait peur que la tente s'envole. Néanmoins, elle ne s'était pas encore envolée. A part ça, aucune peur, aucune angoisse. Rien. Pourtant, sa vie était toujours la même, avec un travail peu passionnant et angoissant, un épisode amoureux important catastrophique soldé par une rupture.
      Mais, "trouver un nouvel emploi peut prendre du temps, et avec une rupture conventionnelle, tu ne touches pas le chômage éternellement (un an), et sans allocations on ne peut pas vivre, etc, etc. Mon 1er emploi j'ai mis un an à le trouver donc tu vois... J'ai 2 chiens à charge moi ! faut y penser ! je dois subvenir à leurs besoins !"
      Je trouve ses arguments très intéressants. Il y a d'abord la peur du temps qui nous est compté, la peur de ne pas pouvoir vivre sans argent, et la peur de ne pas pouvoir assumer des responsabilités. Tout cela est justifié. Mais ces dangers n'ont pas cours actuellement. Elle a du temps, elle a encore de l'argent et peut assumer ses deux chiens. Malgré cela, elle est déjà terrifiée. Pourquoi réagissons-nous "automatiquement" de cette manière?  Pourquoi est-ce que nous nous laissons empoisonner par des choses qui ne sont pas encore arrivées et qui n'arriveront peut être jamais?
      La vie n'est-elle pas simplement un voyage? En Norvège pourquoi pas? Ni plus, ni moins.
      Toutes ces questions ne sont pas faciles à aborder. Nous ne sommes pas préparés, entrainés ou conditionnés pour y répondre. Elle l'exprime très bien ensuite : "oui enfin juste pour terminer, tant que la peur ne me gâche pas la vie, je ne vois pas l'intérêt de me casser la tête à réfléchir comme ça ^^. L'angoisse c'est bon aussi. Si j'étais tout le temps zen, j'me ferais chier, et j'me bougerais pas autant. Alors que quand tu flippes un peu, bah tu te bouges plus, tu fais ce qu'il faut pour que ce que tu redoutes n'arrive pas par exemple. Enfin bref mon but n'était pas d'être insensible à toutes les petites choses de la vie qui font qu'elle n'est pas monotone, que ça fasse peur, que ça rende triste ou heureux, du moment qu'on ne tombe pas dans l'extrême, dans le pathologique".

      C'est ça...il ne faut pas que cela nous gâche la vie. J'aime bien ce qu'elle aborde ici ; "La monotonie" ou "l'insensibilité" sont deux notions que j'ai également questionnées. Cela a été difficile pour moi de le comprendre suffisamment, mais ne pas avoir peur ou ne pas avoir d'angoisse ne veut pas dire se désensibiliser ou rester endormi. Tout le contraire curieusement. La peur ou l'angoisse nous bloquent, et de fait rend notre vie monotone. N'est-ce pas ce qui lui es arrivé professionnellement?

      Ne pas avoir peur nous rend au contraire très sensible à ce qui nous entoure. Nous sommes à l'écoute de tout, pour tout...comme de se rendre compte qu'il faut quitter un travail ou une personne. Cela nous rend extrêmement vivant.

      Dans les arts martiaux en général comme en aïkido, j'ai souvent entendu dire que "l'immobilité, c'est la mort". Pour grandir dans nos pratiques, un élément essentiel est donc "la mobilité". Et cette mobilité, c'est la vie. Tout ce qui est à l'arrêt est mort. Tout. Il n'y a aucune exception. La mobilité dont je parle en prime abord est celle du corps bien sûr. Mais il ne faut pas oublier que l'esprit est intimement lié au corps, et inversement. Et que toute évolution de l'un, emporte l'autre dans cette évolution...vers le bas ou vers le haut. La neuro-plasticité du cerveau démontre parfaitement ce principe.

      Et qu'est ce qui nous rend immobile dans les disciplines martiales si ce n'est la peur...d'être touché (frappé), de perdre, d'échouer, d'être inférieur à, symboliquement de mourir? La peur nous empêche d'avancer, de voir avec lucidité, de croire en soi, et que sais-je encore. Selon moi, de là vient l’extrême nécessité d'être à l'écoute de ce qui nous entoure et de notre monde intérieur, de ne pas avoir peur quel qu’en soit la raison ou l'enjeu, pour voir le plus clairement possible dans quel sens il est bon d'aller pour soi. Peut être est-ce ce que certain appelle le "kokorosashi".

      Ha !!! Mais un détail m'a échappé ici. Une seule fois j'ai utilisé le mot "angoisse". Et pourtant, c'est bien d'elle dont j'ai le plus parlé dans cet article. En réalité, ce dernier est à lire en connaissance du fait que "la peur" possède toujours un objet. J'ai peur des araignées ou de me brûler. En revanche, "l'angoisse" n'a aucune raison réelle immédiate. C'est plus souvent l'idée qu'on se fait d'une situation non souhaitée, d'un éventuel résultat négatif ou de l'inconnu. Et c'est bien elle qui nous immobilise.

      Seulement, dans le langage courant, nous rassemblons sans distinction les deux. D'où, peut être, une certaine incapacité à saisir la nécessité d'étudier comment s'en détacher - de nos peurs.

      Meda

  • Le disciple

    Être disciple, c'est imiter.

    Être disciple, cela suppose non seulement que l'on renonce à sa propre lucidité,

    à son questionnement, à son honnêteté, à son intégrité,

    mais cela sous-entend aussi qu'en devenant disciple on a un mobile :

    être récompensé.

    Mais la vérité n'est pas une récompense !

    Si l'on veut comprendre la vérité, il faut faire abstraction totale

    de toute récompense ou de châtiment.

    L'autorité se fonde sur une peur sous-jacente,

    et lorsqu'on se soumet à une discipline par crainte de ne pas obtenir

    ce que nous promet un exploiteur au nom de la vérité ou de l'expérience,

    cela équivaut à renier sa propre lucidité, sa propre honnêteté.

    Si vous dites que vous devez méditer,

    que vous devez suivre un certain chemin, un certain système,

    de toute évidence vous vous conditionnez vous mêmes

    en fonction de ce système ou de cette méthode.

    Vous obtiendrez peut-être le résultat que vous fait miroiter la méthode

    mais cela ne vaut guère mieux qu'une poignée de cendres,

    car le motif implicite est la réussite, le succès

    et c'est la peur qui est la racine de tout cela.

    Jiddu Krishnarmurti

  • Paradoxe.

    Pour nous, l'aïkido dépasse la simple notion d'art martial. Ce terme est trop souvent associé, à tort, à la force destructrice, le pouvoir, le contrôle sur l'autre. Hors, les « Arts » dits martiaux ont été historiquement crées par des hommes dont le soucis était de protéger, de sauvegarder, d'apaiser l'âme et le cœur en chacun.

    Plus communement, l'aïkido est donc un art martial japonais, qui tire ses secrets d'une longue tradition de combattants, et dépassant bien entendu les frontières géographiques et culturelles nippones. Mais c'est dans un paradoxe parfois déroutant que cette discipline évolue. Issue des champs de batailles, ses techniques se sont progressivement arrondies, non tant par leurs formes que par leurs finalités. En effet, alors que beaucoup d'arts de combats proposent la destruction – légitime ou non - d'un agresseur, l'aïkido en tant que discipline, prend le pari d'apporter un enseignement basé sur le combat mais dont la finalité est la conservation physique, aussi, de l'agresseur lui-même. Ne dit-on pas que la violence appelle la violence ? N'a-t-on pas non plus de flagrants exemples dans certaines parties du Monde où des conflits devenus incompréhensibles n'en finissent plus ?

    Vivre l'expérience d'une technique d'aïkido parfaitement exécutée vous vide instantanément de toute velléité. Que de difficultés alors à entrer de nouveau dans la concentration que demande le travail d'une attaque sincère après un tel événement !!! Certes, cette étude peut prendre une vie entière. Mais quels bénéfices ne reçoit-on pas ?

    J'ajouterai que l'aïkido n'est pas la seule discipline dont les valeurs dépassent la dimension de vaincre. Il ne s'agit finalement que d'une forme parmi d'autres. Seulement, celle-ci revêt semble-t-il plus clairement, les habits de ses principes.

    Si on accepte le postulat que l'aïkido est la "voie de la rencontre des énergies", en quoi le kendo, le judo, le taïdo, le iaïdo, le shodo, le shado, le kyudo...ne seraient pas à même de proposer dans leurs formes, cette rencontre ? Je suis persuadé qu'ils le font. Certains senseï ne nous disent-ils pas que le but ultime est d'oublier les techniques ? Et à bien y penser, dans un combat au sens le plus pur du terme, quelle convention existe à part celle de vivre l'instant, "dans" l'instant et "pour" l'instant.

  • Sommes nous sincéres ?

    Il y a quelques temps, quelques mois, quelques années peut être, j'avais le sentiment d'une grande sincérité dans ma pratique de l'aïkido. Une amie me disait souvent : vis comme tu pratiques !!!  C'était plutôt un conseil qu'une injonction .

    Aujourd'hui, j'ai la sensation d'avoir perdu cette sincérité au sein même de ma pratique de l'aïkido. Ce n'est pas que je ne le suis plus. C'est plutôt comme une incapacité à l'être, tout en y étant conscient. Bref. L'article qui suit n'a pas pour vocation de m'analyser. Seulement, je souhaitais partir de mon expérience et de mon questionnement actuel pour développer cette notion.

    Commençons par nous demander ce qu'est la sincérité? Selon moi, il s'agirait d'une manière d'agir en toute circonstance sans artifice ni compromis, mais aussi sans arrière pensée, c'est à dire en correspondance avec ce que nous sommes réellement dans l'action. Dans ce réellement s'entend, en tant qu'être humain a-culturé, mais aussi en tant qu'être humain au présent. En effet, pouvons nous être sincère alors que nos expériences passées dictent nos actions futures? Comment prétendre être sincère lorsque nos peurs, nos méfiances, nos présupposés altèrent notre vision du monde?

    " La sincérité est une ouverture de cœur. On la trouve en fort peu de gens, et celle que l'on voit d'ordinaire n'est qu'une fine dissimulation pour attirer la confiance des autres. "

    François de La Rochefoucauld - Extrait de Maximes

    Cette citation de La Rochefoucauld me semble très appropriée à mon propos. Bien souvent, nous nous disons sincères. Mais en le disant,  nous cessons immédiatement de l'être. En fait, dès l'instant où nous le disons, l'idée même de s'en convaincre provoque sa perte.

    "Se libérer du connu", Krishnamurti, Edition Le livre de poche, Paris, 2008.

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